Gisèle Halimi, co-fondatrice de "Choisir la cause des femmes"


 Gisèle Halimi

Co-Fondatrice de Choisir avec Simone de Beauvoir

 

Avocate

Après ses licences de Droit (Paris) et de Philosophie (Sorbonne), Gisèle HALIMI s’inscrit au Barreau de Tunis (1949). Elle y défend les syndicalistes et les indépendantistes tunisiens.

 

En 1956, elle s’inscrit au Barreau de Paris. Elle sera l’un des principaux avocats du F.L.N. algérien. Elle devient l’avocate de personnalités telles que Jean-Paul SARTRE, Simone de BEAUVOIR, Françoise SAGAN, Henri CARTIER-BRESSON, MATTA, etc. elle a aussi défendu Marwan BARGHOUTI.

 

Militante féministe

En 1971, elle fonde - avec, notamment, Simone de BEAUVOIR et Jean ROSTAND (de l’Académie Française) - le mouvement féministe CHOISIR, dont Jacques MONOD, Prix Nobel, sera, jusqu’à sa mort, l’un des co-présidents.

CHOISIR organise, en 1972, le procès de BOBIGNY, point fort de la campagne contre la loi répressive de l’avortement et pour la contraception libre en France.

 

Par la suite, CHOISIR s’illustrera dans les luttes contre le viol, pour l’égalité professionnelle des femmes, pour une participation équitable des femmes dans la vie publique par la parité.

 

Députée

En juin 1981, Gisèle HALIMI est élue députée à l’Assemblée Nationale (apparentée P.S). Elle intervient notamment pour l’abolition de la peine de mort, contre la prolifération des centrales nucléaires, contre les "mères porteuses" et dépose une dizaine de propositions de loi en faveur des femmes (congé parental, quota électoral, dépénalisation de l'homosexualité, remboursement de l’IVG...). Elle est élue Présidente du groupe interparlementaire contre le Racisme et le Sexisme.

En mars 1984, elle est chargée par le Premier ministre d’une mission d’étude sur le fonctionnement des organisations internationales et, notamment, de l’UNESCO.

Cette mission ayant été reconduite en septembre 1984, Gisèle HALIMI doit renoncer à son mandat de députée.

 

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Ambassadrice de l'Unesco et conseiller spécial de l'ONU

En avril 1985, elle est nommée Ambassadrice-déléguée permanente de la France auprès de l’UNESCO. Élue au Conseil exécutif, elle devient également Présidente du comité des conventions et recommandations (chargé des questions des droits de l’Homme) de cette organisation.

En 1989, elle sera nommée Conseiller spécial de la délégation française à l’Assemblée Générale de l’ONU, à New-York.

 

Grand témoin de son temps

Gisèle HALIMI a suivi - comme observatrice judiciaire internationale - de nombreux procès politiques (en Espagne, au Maroc, en Grèce...). Elle a présidé la Commission d’enquête du Tribunal Russel sur les crimes de guerre américains au Vietnam (1967). Elle participe à :

 

     - de nombreux congrès internationaux :

  • 1979, Paris, "Assises pour la paix" ;
  • 1981, Paris, "Assises internationales de la laïcité" ;
  • 1986, Israël, "International Congress on Rape" ;
  • 1992, Laguna (Ténérife), "La réforme des institutions internationales de protection des droits de l’Homme" ;
  • 1995, Strasbourg, elle est rapporteure au colloque du Conseil de l’Europe, "Égalité et démocratie : utopie ou défi ?".

     - des rencontres internationales de femmes :

  • 1975, Berlin-Est, "Année internationale de la Femme" ;
  • 1980, Copenhague ;
  • 1987, Moscou ;
  • 1990, Montréal ;
  • 1992, Washington, 25ème anniversaire de N.O.W. ;
  • 1993, Paris, colloque de CHOISIR à l’Unesco "La démocratie pour les femmes : un pouvoir à partager" ;
  • 1994, Madrid, colloque "Femmes et pouvoir" ;
  • 1995, Pékin, "4ème Conférence mondiale des Nations Unies sur les Femmes", intervient à l’Assemblée Générale au nom de CHOISIR ;
  • 1995, Dublin, symposium "Women at the Top".

     - des débats à la radio et à la télévision, en France et à l’étranger.

 

Rapporteure de la Commission pour la parité...

... entre les femmes et les hommes dans la vie politique, au sein de l’Observatoire de la parité, mis en place par décret du 18 octobre 1995, et dont la mission est de déterminer les causes de l’exclusion des femmes en politique et de faire des propositions pour y remédier. Ce rapport a été remis au Premier ministre le 15 janvier 1997.

 

Conférencière

Elle donne des conférences, dans les universités françaises et étrangères (Australie, Belgique, Chine, Danemark, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Hongrie, Italie, Mexique ...), dans les Instituts culturels français à l’étranger (Copenhague, Fribourg, Düsseldorf, Munich, Gênes, Londres, Madrid, Sarrebrück, Bonn, Stockholm, Tunis...).

 

Distinctions

  • Membre d’Honneur de l’Ordre des Avocats de Mexico en 1982
  • "Personnalité de l’année" par le Grand Jury de la Distinction Internationale, en 1983
  • "Prix Minerva" section : "Domaine de la politique et de l’engagement social" en 1985, décerné par le Club delle Donne
  • Médaille de la République de Grèce (pour aide et solidarité au peuple grec pendant la dictature des Colonels)
  • Grand Officier de l’Ordre de la République Tunisienne, en 1992, pour son action "contre toutes les formes de ségrégation, d’intolérance et de fanatisme" et "pour la défense des causes de la justice et de la paix dans le monde"
  • Docteur Honoris Causa de l’Université de Mons Hainaut Liège (Belgique), en 1997.
  • Chevalier de la Légion d’Honneur, en 1997 pour sa présidence à la tête d’un mouvement féministe (CHOISIR) et ses activités professionnelles puis Officier de la Légion d’Honneur en 2006
  • Médaille du Barreau de Paris, 2003 pour son cinquantenaire professionnel
  • Commandeur de l'Ordre national du mérite en 2010

Écrivaine

Outre de nombreux articles dans la presse française et internationale, elle a écrit de nombreux ouvrages.

Elle est notamment co-auteure de :

  • Resistance against tyranny (Londres, Ed. Heimler, 1966) : "Tunisia and Algeria" par Gisèle HALIMI (traduction anglaise par Jennifer Ardagh) ;
  • Tribunal Russell, Stockholm, Copenhague, novembre 1966 - décembre 1967 (Editions Gallimard, coll. "Idées", 1967-1968, 2 volumes) ; "Rapport de la mission d’enquête aux Etats-Unis, 23-24 novembre 1967" par Gisèle HALIMI ;
  • Morale et politique (Lyon, Grand Orient de France, 1987) : "Une politique des différences est-elle morale ?" par Gisèle HALIMI ;
  • UNESCO, in Retrospect and Prospect (New Dehli, Lancer International, 1986) : "What about women?" par Gisèle HALIMI (traduction anglaise) ;
  • Les Droits de l’Homme : Universalité et renouveau, 1789-1989 (Paris Editions L’Harmattan, 1990) : "Une universalité trompeuse" par Gisèle HALIMI ;
  • Universalité des Droits de l’Homme dans un monde pluraliste (Strasbourg, Arlington, 1990) : "Une universalité trompeuse" par Gisèle HALIMI ;
  • La réforme des institutions internationales de protection des Droits de l’Homme (Bruxelles, Editions Emile Bruylant, 1993) : "La réforme des institutions des Droits de l’Homme de l’UNESCO" par Gisèle HALIMI (texte français, traduction anglaise) ;
  • Préambule de la Constitution de 1946. Un contrat de société ? (Paris, Documentation Française, 1994) : "Le principe de l’égalité des sexes dans le Préambule de la Constitution de 1946" par Gisèle HALIMI ;
  • Women’s Rights : Human Rights (Athènes, Hestia Publ., 1994) : "Women citizens in every walk of life : sharing everything even power" par Gisèle HALIMI (traduction anglaise) ;
  • Mujeres al Norte (Principado de Asturias, Direccion regional de la Mujer, 1995) : "Otra democracia ?" par Gisèle HALIMI (traduction espagnole) ;
  • Femmes et citoyennes : du droit de vote à l’exercice du pouvoir (Paris, Editions ouvrières, le Temps des cerises, 1995) : "Femmes, moitié de la terre, moitié du pouvoir" par Gisèle HALIMI.

 

Maître Gisèle HALIMI a également été l’auteure du "Rapport de la commission pour la parité entre les femmes et les hommes dans la vie politique" (La documentation Française 1999).

 

Gisèle HALIMI fait partie des personnalités - et l’une des rares femmes - entrées dans le "Dictionnaire des intellectuels français", de Jacques JULLIARD et Michel WINOCK (Paris, Le Seuil, 1996).

 

 

(Photo DR @Magnum Martine Franck pour Magnum)