Communiqué de presse de Choisir la cause des femmes
"Avortement aux États-Unis : le grand bond en arrière !"
Comme le laissait entendre, le mois dernier, un article de Político, les menaces pesant sur le droit à l'avortement aux États-Unis ont été mises à exécution, aujourd’hui, par la Cour suprême des
États-Unis, dans sa composition désormais majoritairement conservatrice.
La Cour vient ainsi de renverser l’arrêt Roe v. Wade (1973), qui garantissait, depuis 50 ans, de haute lutte, la protection du droit à l'avortement aux États-Unis au niveau fédéral. Concrètement,
il est laissé au niveau de chaque Etat le droit de légiférer et d’apporter les limitations et/ou interdictions à la liberté fondamentale des femmes de choisir de donner la vie. Au demeurant, dans
les quelques heures qui ont suivi la décision de la Cour Suprême, plusieurs Etats (dont le Missouri et le Dakota du Sud) ont déjà interdit l’avortement sur leur territoire.
Choisir la cause des femmes dénonce cette décision consternante - et une fois encore s’agissant de décisions portant sur l'intimité et la vie des femmes - d’un autre âge.
Comme le rappelait constamment Ruth Bader Ginsburg, Juge à la Cour Suprême nommée par Bill Clinton en 1993, l’une des chefs de file de la lutte des droits des femmes aux Etats-Unis, décédée en
septembre 2020, cette atteinte à la liberté fondamentale de choisir de donner la vie, si elle n’empêchera pas les femmes aisées de mettre un terme à leurs grossesses non désirées dans les Etats
qui continueront à garantir le droit à l’avortement, affectera les femmes les plus vulnérables économiquement et socialement, soit en les contraignant à garder un enfant dont elles ne voudront ou
ne pourront assumer la charge, soit en les conduisant à avorter illégalement, dans des conditions dangereuses, mettant ainsi en péril leur santé physique et mentale.
Si cette décision liberticide résulte du fonctionnement spécifique des institutions américaines, elle est cependant le reflet de forces réactionnaires agissantes aux Etats-Unis comme en d’autres
endroits du monde, et notamment en Europe.
Nous apportons donc tout notre soutien aux femmes qui auront à subir les conséquences désastreuses de cette décision et aux féministes américaines qui luttent pour défendre ce droit.
Nous appelons les forces progressistes en Europe à réaffirmer leur solidarité avec les femmes en revendiquant haut et fort, par des actes politiques courageux, l’inscription de ce droit
fondamental de choisir de donner la vie, dans les textes fondateurs de l’Union européenne.
Paris, le 24 juin 2022
Illustration VL