« Monsieur le président, il est urgent d’adopter un plan de lutte contre les violences sexuelles à la mesure de l’ampleur de ce crime »
Extrait de notre tribune publiée dans le Monde pour dénoncer la faiblesse des moyens de l'État contre ce crime qu'est le viol.
« Nemo auditur propriam turpitudinem allegans » (Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude) : cet adage, bien connu des étudiants en droit, ne se démode pas et devrait vous être farouchement opposé. Rappelons que vous avez décidé, Monsieur le président, de faire de la cause des femmes la grande cause du quinquennat. Pour la seconde fois. Après tout, lorsque l’on a échoué, pourquoi ne pas réessayer. Soit.
Mais que dire lorsque, en vertu de la doctrine indigne du « pas vu, pas pris », vous décidez, avec l’assentiment de la première femme nommée première ministre en trente ans, d’associer à son gouvernement deux ministres notoirement visés par des accusations de viol ?
Un manque cruel de moyen
On estime à environ 94 000 le nombre de viols et tentatives de viols commis sur des femmes majeures par an en France. Près de 10 % des victimes portent plainte ; seules 10 % de ces plaintes aboutissent à une condamnation. De l’analyse de ces chiffres, deux interprétations possibles, mais antagonistes. La première, absurde, et surtout, insultante à l’égard des femmes qui trouvent le courage de parler et de déposer plainte, consisterait à considérer que 90 % des femmes qui portent plainte mentent ou exagèrent. (suite à lire sur lemonde.fr).