Alors que les parcours de vie, les attentes et les revendications des femmes ont considérablement évolué, alors que les nouvelles générations ont appris à se faire entendre dans les médias et les réseaux sociaux, la prise en compte du facteur « santé » s’est-elle beaucoup améliorée?
Lors de cette Université d’automne, nous mettrons en évidence les facteurs sociaux et politiques qui pèsent sur la santé des femmes, sur le plan physiologique et psychologique, en particulier dans le monde du travail, en interrogeant pour les déconstruire les normes, les préjugés et les comportements en matière de santé des femmes et d’accès aux soins.
Ces différentes dimensions seront abordées grâce à la participation à nos travaux de spécialistes de la place des femmes dans le monde du travail, de biologistes, de médecins, de syndicalistes, de représentant.e.s associatif.ve.s, de représentan.e.st d’instances européennes et de politiques engagé.e.s pour l’égalité au niveau français et européen.
Car ces problématiques de la santé et du bien-être global des femmes sont aujourd’hui encore largement minorées, voire occultées.
Nous déplorons en France l’absence de travaux épidémiologiques sexués, notamment en santé publique, ainsi que la rareté de recherches et d’essais cliniques sexués.
Cela explique en partie l’occultation des spécificités féminines dans certaines pathologies et l’absence de traitements et de prises en charge adaptés (ou leur retard), qu’il s’agisse de maladies spécifiquement féminines, ou non.
Ainsi en est-il de la prévention et du traitement de certaines pathologies (les pathologies cardio-vasculaires par exemple), de la méconnaissance de pathologies spécifiques telle l’endométriose, mais aussi de l’impact des violences sur la santé des femmes, ou encore de sujets émergents, comme la congélation des ovocytes, qui interrogent la bioéthique, le rapport au corps des femmes et leurs choix de vie et professionnels.
Rendre visible ces enjeux des droits des femmes et de la santé, en lien avec leur implication dans la société et le monde du travail, amener une réelle prise de conscience des graves discriminations qui nuisent à la santé des femmes et les dénoncer est donc un enjeu central pour un combat féministe, tant en termes de politiques publiques, qu’au niveau des femmes et des praticien.ne.s de la santé.
S’il est important pour l’Assemblée des Femmes et pour ECVF de poursuivre nos engagements en matière de santé sexuelle et reproductive, il est urgent d’interroger également les nouvelles problématiques liées à la santé des femmes dans leur continuum : santé au travail, santé et pauvreté, santé et violences, sans oublier les questions émergentes de bioéthique.
Notre 26ème Université (qui n’est plus d’été, mais d’automne cette année), se déroulera les samedi 13 et dimanche 14 octobre 2018, Salle de l’Oratoire, prêtée gracieusement par la ville de La Rochelle, avec le soutien de la Région Nouvelle Aquitaine et du Secrétariat d’état à l’égalité femmes/hommes.
Elle sera l’occasion de lancer un Appel solennel à tous les partis politiques, à l’occasion de la campagne des européennes, afin qu’ils s’engagent à défendre le droit à l’avortement pour toutes les femmes en Europe.
Notre Université comprend, à côté des débats annoncés, une heureuse et magique surprise militante, samedi soir : un beau spectacle de théâtre ouvert au public, « Contes à rebours », de et par TYPHAINE D, à l’issue duquel Typhaine D dédicacera son livre.
Enfin, dans la tradition de nos universités, nous nous retrouverons le midi pour un repas pris sur place en commun, cuisiné par notre partenaire et amie Planète Sésame, qui sera l’occasion de poursuivre les échanges entre le public et les intervenant.e.s.
Comme les années précédentes, les contributions et débats seront enregistrés et publiés. Ils complèteront la collection de nos Actes des Universités d’été 2015, « Droits des femmes et laïcité », 2016, « Marchandisation du corps des femmes », 2017, « Droits des femmes et extrémismes politiques et religieux ».
Bonne Université d’automne à toutes et tous !"